Depuis de nombreuses années, la nature des virus biologiques a suscité un débat pour savoir si ces organismes étaient vivants ou pas. En effet, ces virus possèdent des constituants en commun avec les cellules vivantes, comme un acide nucléique (ADN ou ARN) et des protéines. Cependant, ils sont le fruit d’une auto-organisation de molécules organiques et ne sont donc pas vivants.

 

François Jacob [chercheur en biologie, prix Nobel de Médecine 1965] insiste aussi sur cette caractéristique des virus : « Placés en suspension dans un milieu de culture, ils ne peuvent ni métaboliser, ni produire ou utiliser de l’énergie, ni croître, ni se multiplier, toutes fonctions communes aux êtres vivants ».

Les virus ne peuvent se multiplier qu’en utilisant l’équipement enzymatique d’une cellule vivante. De plus, les virus contiennent bien un acide nucléique, de l’ADN ou de l’ARN, mais pas les deux : cela les différencie des cellules vivantes.

 

Cependant, une nouvelle stratégie de recherche a été définie pour clarifier la situation des virus biologiques. Des chercheurs ont tenté de répondre à la question suivante : Les virus possèdent-ils un ancêtre commun ?

Répondre à cette question permettrait de savoir s’ils ont évolué à partir d’une forme vivante et autonome (par exemple, un organisme unicellulaire). Mais qui était cet ancêtre ?

 

C’est une découverte relativement récente qui leur a permis d’en dévoiler le profil probable : l’ancêtre était une cellule. Voire même des cellules. Les équipes de Nadège et al. et de Raoult et al. ont montré l’existence de “mimivirus“. Ces « mimivirus » sont des sortes de virus géants possédant un matériel génétique plus large que celui de certaines bactéries. Les méthodes de génétique statistique ont permis de situer la date de cet ancêtre viral commun à - 2,45 milliards d’années.

 

Les virus biologiques sont donc bien des êtres vivants : ils viennent d’une lignée d’organismes unicellulaires qui ont eu une évolution particulière. Cette évolution est appelée évolution réductive (c'est-à-dire que les virus sont le résultat d’une simplification de ces organismes).